Afrique : tension au Congo-Brazza suite à la concession de 22 000 hectares de terres agricoles au Rwanda
En République du Congo, un récent accord octroyant plus de 22 000 hectares de terres agricoles au Rwanda pour une période de 25 ans a déclenché une vague de mécontentement. Cette révélation, rapportée par la RFI, a suscité une forte critique sur les réseaux sociaux, alimentée par des voix d’opposition.
Lors d’une réunion tenue vendredi, Dave Mafoula, du Parti les Souverainistes et ancien candidat à la présidentielle de 2021, a vivement critiqué les modalités de ces accords, notamment la vente de plus de 11 000 hectares à un franc symbolique. Devant ses partisans, il a qualifié ces accords de « flous » et les a considérés comme une atteinte à la souveraineté nationale. « Quand les Rwandais comparent ce qu’on leur a donné à six fois la superficie de Kigali, on réalise l’ampleur de ce qui a été concédé. Nous exigeons que les transactions se déroulent dans le respect de nos lois. Si des actions se font hors de la légalité, les Congolais doivent les rejeter », a-t-il déclaré.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux citoyens congolais se sont joints à l’appel de Mafoula pour une annulation des accords, incitant l’opposant à envisager une démarche juridique. « Je vais interpeller le Premier ministre pour exiger le retrait ou l’annulation des textes ou arrêtés d’attribution des terres qui sont illégaux », a-t-il annoncé.
En réponse à ces contestations, une source gouvernementale a affirmé que les critiques adressées à l’administration étaient infondées, sans toutefois fournir de détails supplémentaires. Le Congo, qui possède environ 10 millions d’hectares de terres arables, n’utilise actuellement que 5% de cette superficie pour l’agriculture vivrière, selon les données officielles.
Cette affaire soulève des questions importantes sur la transparence des accords fonciers et suscite un débat sur l’utilisation des ressources agricoles dans le pays. Alors que les tensions persistent, il reste à voir comment les autorités congolaises répondront aux préoccupations croissantes de leurs citoyens.
Avec Rfi et Politico.cd