RDC-KINSHASA : Un affrontements dévastatrice entre FARDC et les rebelles fait plus de 40 morts près de Kinshasa
Affrontements meurtriers entre militaires congolais et miliciens « Mobondo » à Kinsele
Dans le village de Kinsele, situé à environ 130 km au nord-est de Kinshasa, des affrontements violents ont éclaté entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et des miliciens « Mobondo ». Ces combats ont fait plus d’une quarantaine de morts, selon des sources locales.
Bilan des victimes
David Bisaka, député de la province du Maï-Ndombe, a déclaré à l’AFP que le décompte des morts « a déjà atteint 42 miliciens +mobondo+, neuf militaires et une femme ». Il a précisé que les corps des militaires ont été transportés vers les morgues de Kinshasa, tandis que ceux des miliciens gisent encore sur le sol de Kinsele.
Contexte de violence
Les affrontements mortels de Kinsele surviennent dans un contexte de regain de violence dans la région depuis le 10 juillet. En 2022, des tensions intercommunautaires entre les Teke, propriétaires des villages le long du fleuve Congo, et les Yaka, arrivés plus tard, ont dégénéré en affrontements sanglants. Les « Mobondo », membres de la communauté Yaka, sont accusés d’être activement impliqués dans ces violences, ayant fait des centaines de morts de chaque côté.
Divergence des témoignages
Les circonstances exactes des affrontements de samedi restent floues. Certains témoignages accusent les « Mobondo » d’avoir attaqué une position des FARDC à Kinsele, tandis que d’autres indiquent que les militaires avaient lancé une opération de ratissage en réponse à des incursions des miliciens dans la région. Un agent de l’État en poste à Kinsele a déclaré sous anonymat que les « Mobondo » ont attaqué les forces armées à 05h00 (04h00 GMT) samedi, accusant ces dernières de prendre parti pour le peuple Teke. Ce témoin avance un bilan de plus de 70 morts lors de l’attaque.
Contexte sécuritaire et réactions
Depuis mi-2023, les journalistes se voient interdire d’enquêter sur ce conflit, les autorités ayant empêché plusieurs équipes de presse, dont celle de l’AFP, d’entrer dans la province du Maï-Ndombe.
En décembre 2023, des experts de l’ONU ont signalé que plus de 1.000 combattants de la région, y compris des « Mobondo », ont été enrôlés pour combattre le M23 au Nord-Kivu. Human Rights Watch a déploré en 2023 que l’absence d’obligation de rendre des comptes pour les auteurs des crimes renforce la méfiance entre les communautés et mène à de nouvelles atrocités.
Ces récents affrontements à Kinsele soulignent la complexité et la gravité de la situation sécuritaire en RDC, nécessitant une réponse urgente et concertée pour prévenir de nouvelles violences et protéger les populations locales.