Nord-Kivu : Les structures de la société civile qualifient l’insécurité actuellement à Goma et Nyiragongo comme le plan de l’ennemi M23-RDF-ARC
Les Coordinations Territoriales de la Société Civile Forces Vives de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo, réunies sous l’égide de la Coordination Provinciale de la Société Civile du Nord-Kivu, expriment leur profonde inquiétude face à la recrudescence alarmante de l’insécurité à Nyiragongo et à Goma. Ces régions sont aux prises avec une montée en flèche de la criminalité, mettant en péril la sécurité et le bien-être de leurs habitants.
Au cours d’une conférence de presse ténue ce lundi 15 avril 2024, ces structures citoyennes indiquent que les habitants de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo font actuellement aux assassinats répétés plongent la population dans un désarroi total, exacerbant le sentiment d’insécurité généralisé.
Pour ces structures, les signes actuels évoquent une possible résurgence du mouvement terroriste M23/AFC, avec des nouveaux renforts en provenance de l’Ouganda et le Rwanda. Des activités criminelles, telles que le trafic de minerais et le recrutement forcé de jeunes, sont également observées.
« Il appert important d’alerter l’opinion tant nationale qu’internationale que les faits ci-après sont observés du côté de l’ennemi : Des mouvements intenses des militaires ougandais et Rwandais sont observés sur les frontières de Bunagana en Territoire de Rutshuru et de Kabuhanga à Buhumba dans le Territoire de Nyiragongo venant en renfort autour de Kilolirwe, Mushaki et Karenga dans le but d’exercer une pression militaire sur la cité de Sake ainsi que la Ville de Goma ; Trafic illicite des minerais de Masisi vers l’Ouganda et le Rwanda en passant Bunagana et Kabuhanga ;
Recrutement forcé et formations idéologiques des jeunes par le M23/AFC dans les zones sous son emprise pour leur préparation comme futurs cadres du mouvement ; Déploiement d’un réseau de propagande criminel de l’ennemie dans les réseaux sociaux mais aussi le trafic de l’argent de l’ennemi à travers des systèmes de financement mafieux », indiquent-elles
La population est exhortée à rester vigilante, à signaler tout comportement suspect et à ne pas tomber dans le jeu de l’ennemi qui ne jure que créer un chaos afin de l’opposer à ses autorités. Elle est également demandée de ne pas se livrer à des manifestations de nature à troubler l’ordre public et/ou de désorienter l’attention des services de sécurité en cette période cruciale où l’ennemi ne jure à tout prix que sur la prise de Goma.
« Eviter de tomber dans le piège du Rwanda et de ses supplétifs du M23/AFC en s’en prenant à travers des manifestations contre la récente déclaration faite à Kigali par le Président Sud-Africain par rapport à la guerre actuelle tout en sachant que pareilles manifestations risqueraient d’influer négativement sur le moral des forces de la SADC engagées dans différentes lignes de front et laisser le gouvernement congolais s’occuper diplomatiquement de ses partenaires qu’il jugerait moins sincères », ajoutent ces structures.
Pour résoudre la situation, elles proposent de démilitariser Goma, déployer la police, organiser des bouclages, remplacer les chefs de quartier défaillants, utiliser la technologie pour la surveillance, contrôler les militaires et renforcer la sécurité des frontières. Les recommandations incluent également des patrouilles mixtes et un commandement des opérations sous un seul général. Les FARDC sont appelées à engager les affrontements et à sanctionner les commandants inefficaces.
Jérémie Kabali
