Nord-Kivu : Des milliers de déplacés forcés de quitter leur camp par le M23 à Kitshanga
Des milliers de déplacés originaires de plusieurs villages de la chefferie des Bashali et Bwito ont été contraints d’abandonner leur camp dans l’agglomération de Kitshanga, non loin de la base de la Monusco le samedi 6 avril 2024. Cette décision a été imposée sous une forte pression des éléments du M23, qui ont exprimé leur opposition à la présence de camps de déplacés dans les zones qu’ils contrôlent.
Selon les témoignages poignants des déplacés, une équipe de cadres du M23 est venue leur demander de partir, sans donner de justification claire. Cette décision soudaine a laissé ces personnes dans une situation précaire, dépendantes des organisations humanitaires pour leur subsistance. Maintenant, privées de leur abri et de leur soutien, ils se retrouvent sans refuge, sans ressources et sans savoir où aller.
« Nous avons été surpris par la présence d’une équipe des cadres du M23 venue nous demander d’emballer nos nattes sans savoir le pourquoi de cette décision. Ici dans le camp on était assisté par certaines organisations humanitaires qui nous donnaient à quoi mettre sous la dent avec nos enfants et maintenant on ne sait pas où aller car nous ne pouvons même pas retourner chez nous dans ce moment très difficile car partout il y a la guerre et à part la guerre nous n’avons pas des mêmes des moyens pour nous adapter au rythme des autochtones », a déclaré un des déplacés.
Cette situation alarmante ne se limite pas à Kitshanga. Des rumeurs circulent selon lesquelles d’autres camps de déplacés, notamment celui de Kashuga à Ibuga, pourraient subir le même sort. Ces nouvelles ont semé la peur parmi les résidents déjà traumatisés par la violence et l’incertitude.
Le sort des déplacés de Kitshanga met en lumière la précarité de la situation humanitaire dans la région et soulève des questions sur la responsabilité de protéger les civils dans les zones de conflit.
Félix Balume Hangi