Nord-Kivu : 11 militaires FARDC risquent la peine de mort pour fuite devant l’ennemi lors des combats près de Sake
Dans une affaire qui secoue la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo, onze militaires, dont cinq officiers, font face à des accusations graves. La Cour militaire du Nord-Kivu a requis, vendredi 29 mars 2024, une série de peines de mort à leur encontre pour des actes qualifiés de « lâcheté » et de « fuite devant l’ennemi » lors des combats contre la rébellion du M23.
Ces militaires, stationnés à Lushangi-Café près de l’agglomération de Sake, constituaient un maillon essentiel dans la défense de la région, servant de verrou stratégique sur la route de Goma, le chef-lieu du Nord-Kivu.
L’avocat d’un des officiers incriminés, le lieutenant-colonel Gabriel Paluku Dunia, Me Alexis Olenga, a confirmé ces requêtes de peine de mort, rapportées par l’Agence France Presse (AFP). La prochaine audience est prévue pour le 5 avril et sera consacrée aux plaidoiries de la défense.
Cette affaire revêt une importance particulière, car si les accusés sont condamnés, ils pourraient devenir les premiers à être exécutés depuis la levée du moratoire sur la peine de mort. Malgré des peines capitales prononcées régulièrement, celles-ci étaient systématiquement commuées en prison à perpétuité.
Le gouvernement congolais a récemment annoncé, le 13 mars, la reprise des exécutions, notamment à l’encontre des militaires accusés de trahison.
Cette décision soulève des débats et des inquiétudes au sein de certaines organisations et acteurs des droits humains, quant à l’application de la justice dans un contexte où la région du Nord-Kivu est confrontée à des défis sécuritaires persistants.
La rédaction