Goma : tout savoir sur la vive tension des déplacés observée ce 5 mars à Mugunga
Ce matin du 5 mars, une vive tension a secoué le quartier Mugunga, à l’ouest de la ville de Goma, après le meurtre d’un déplacé par des bandits armés dans le site de Rego CBCA, hébergeant des milliers de familles qui ont fui les affrontements du M23 à Masisi, Rusthuru et Nyiragongo au Nord-Kivu.
Selon Biangai Moïse, président du site de Rego CBCA, tout a commencé vers 22 heures locales d’hier lundi à ce mardi, lorsqu’un présumé Muzalendo a fait une incursion dans la maisonnette d’un déplacé avant de violer sa femme. C’est dans cette altercation que le bandit criminel a tiré à bout portant sur le mari qui est décédé sur place. Les déplacés, bouillonnant de colère, ont pris justice en main et ont violemment attaqué l’agresseur présumé, le tuant également avant de le brûler.
Le calme est finalement revenu peu avant l’après-midi grâce à l’intervention de la haute hiérarchie des FARDC au Nord-Kivu. Les barricades qui bloquaient la route ont été dégagées et le corps de Enock Yusufu Ndayisaba, une victime qui a fui la guerre du M23 à Rusthuru a été dépêché à la morgue de Goma en attendant son inhumation.
Cependant, les cicatrices émotionnelles et psychologiques de cet événement restent profondes. Les autorités militaires sont ainsi confrontées à l’énorme tâche de restaurer la confiance et la sécurité au sein de la communauté déplacée, tout en cherchant à prévenir de futurs incidents de cette nature.
Cette situation souligne les défis complexes auxquels sont confrontées les populations déplacées, souvent exposées à des risques accrus de violence, d’exploitation et de violation des droits humains. Elle met également en lumière les lacunes dans les systèmes de protection et les mécanismes de justice, soulignant la nécessité d’une action urgente pour garantir la sécurité et la dignité de tous les individus, en particulier des plus vulnérables.
Jérémie Kabali